mercredi 8 octobre 2014

D'une baie à l'autre du pays

19 septembre, journée "technique". Retour sur Paris pour le groupe, et pour nous, destination New-York. Le départ se faisant en fin de matinée et le décalage horaire aidant, l’arrivée à la Grosse Pomme se fait dans la nuit. Taxi jusqu’à Manhattan, récupération des clés dans la nuit et arrivée dans notre studio dans la 77e rue est, loué par AirBnB.

20 septembre, nous partons à pied dans une découverte ‘soft’, pas de populations bigarrées, pas de monuments exceptionnels, pas de chocs culturels. Après un petit déjeuner dans Lexington Avenue, nous remontons Central Park, qui, bien que bel espace vert citadin, ne transporte pas quiconque béat d’admiration. Tout le monde cavale ou vélocipède à fond la caisse sans se préoccuper du piéton débonnaire. Résultat, une jeune femme tuée dans l’après-midi par un Lance Armstrong sinon shooté tout au moins bigleux. On commence par LE Guggenheim.

Il est en pleine toilette : résultat, pas grand-chose à voir. On n’a décidément pas de chance avec Guggenheim. Déjà, à Bilbao, on était tombé sur une coquille, certes belle, mais vide. Du coup, on se rabat sur le Whitney que je voulais de toute façon « faire » pour sa richesse en œuvres d’art contemporain, dont celles du lunaire George Toocker du publiphile Andy Warhol, du bavard Ed Ruscha, de l'industrieux Oscar Bluemner, du mélancolique Edward Hopper qui a d’ailleurs légué au musée ses magnifiques carnets de dessins.

Mais le syndrome des parkings californiens perdure. En lieu et place des toiles attendues, d’artistes reconnus, on se retrouve avec l’intégrale de l’épicier Jeff Koons. Je suis furax. Cette visite était le spot de cette virée. Le soir, je me vengerai sur Facebook 

Déjeuner chez Casimir, un resto français de l’East village. On était saturé des menus insipides américains. Ce n’était pas grand-chose, mais ça faisait du bien de retrouver une simplicité française sous le regard d’un Casimir quelque peu suranné dans ce décor bistro derrière des murs de briques rouges typiquement américaines.

Je commence une série de photos des citernes d'eau qui coiffent les immeubles new-yorkais. Je me souviens avoir lu un roman de SF (de je ne sais plus qui, mais je soupçonne Philip Kindred Dick) qui affirmait que certaines d'elles étaient des vaisseaux spaciaux d'extra-terrestres attendant l'heure d'envahir la ville.
Je les  publierai sur Facebook, je connais quelqu'un qui s’intéresse aux artefacts dominant nos têtes... Cela l’intéressera peut-être.
Moi, c'est plutôt dans le genre de ceci.

La fatigue de la veille et la longue marche de la journée nous ont fatigués. On fait quelques courses pour le repas du soir et regagnons notre nouveau nid.

mardi 30 septembre 2014

Après la moto, bateau et bus


San Francisco, à nouveau. Découverte tranquille, à pied, jusqu'au Fishermans Wharf au Pier 39, le coin réservé aux lions de mer.

Hier, on avait repéré dans le coin une compagnie qui proposait une découverte de la baie. Nous y allons avec un couple de compagnons d’épopée. Après la traversée du quartier chinois, nous descendons sur les quais puis gagnons les bureaux de la compagnie Red and White Fleet.
Achat des billets pour une virée dans la baie

Le temps est magnifique et, exceptionnellement, la « Golden Gate » est totalement dégagée. Pas un voile de brume à l’horizon, ciel radieux et légère brise bien agréable. Du  Golden Gate Bridge à Alcatraz Island, d’autres façons de découvrir San Francisco ; et jeter un œil sur Sausalito, Richmond et Berkeley.


Au retour, un déjeuner de poissons et de crabes sur Taylor Street. On essaye d’éviter de penser aux radiations de Fukushima qui ont envahi toute la côte ouest américaine et touché sa faune. J’ai pris un « fish and ships » en pensant à d’autres amis lors d’un déjeuner à Bordeaux.

Après le tour en bateau, nous avons décidé d’en faire un autre, en bus, sur l’insistance de Dominique. En attendant son arrivée, magasinage… et çi pour Alfred, et ça pour Germaine, oh ceci ira très bien pour Léontine. Faut pas oublier Gaspard , ni Philibert…


Halte là, on arrête tout, le bus arrive. Faut y aller !





Lorsque nous descendons du bus, nous ne sommes pas très loin de notre hôtel. Le temps de prendre une douche et l’heure du dîner approche.

Ce soir, aucun risque de dérapage organisationnel, le resto est à deux pas, qui accessoirement accueille un groupe de jazz. Le groupe est bon, le reste, correct. 
J’ai envie de fumer en sortant. Vivement le sommeil.
  


mardi 23 septembre 2014

L'adieu aux bécanes

Dernier jour et dernier trajet avec nos motos. Direction sud ouest par la magnifique « Eldorado National Forest » que traverse la 88, celle que nous aurions dû prendre en partie avant-hier soir. C’est sinueux  à souhait, il fait beau, pas trop chaud, l’odeur des arbres embaume l’air et les points de vue remarquables se succèdent.



Mais visiblement, nous sommes en retard car le leader ne daigne pas s’arrêter une seconde. Et lorsqu’il daigne enfin s’arrêter (pour faire de l’essence), il nous choisit une station d’essence pourrie, en plein cagnard, sans chiotte correct. Nous sommes à Pine Grove, et la route de San Francisco va petit à petit perdre tout son intérêt.
Nous n’en sommes pas encore là. Notre prochaine étape, Stockton, choisie pour y déjeuner. Un truc infect mexicain dans un décor minable de stucs et de paillettes à la gloire des aztèques. On finit en beauté ! Même pas d’expresso dans ce temple chicano. Heureusement, on ne s’attarde pas. On doit être à la concession pour 16 heures dernier carat.
On y sera. Et cette fois-ci, la réception des motos se fera beaucoup plus rapidement que la livraison. Une toute nouvelle "Indian" trône au cœur de l'atelier. Je ne résiste pas.

Il est vrai qu’on est dimanche et que les employés n’ont sans doute pas le désir de s’attarder au boulot. Un car nous attend pour l’hôtel, le « Bijou », au cœur de S.F.
On a largement le temps de s’installer et de se préparer pour une petite visite des alentours. Un car doit venir nous chercher dans la soirée pour un dîner sur les quais, près du fichermans wharf. Nous profitons donc de ce temps libre pour déambuler dans les rues, entre Market Street et Union Square. Et devinez, quoi ? Aimcy s'achète une nouvelle valise. 

Au retour, la "plaisanterie " habituelle ; le car prévu pour nous emmener dîner n’est pas là. Après plus d’une ½ heure d’attente, on se résout à prendre des taxis. Pas de soucis, plus d’énervement, je prends des patchs anti-tabac, et, depuis le temps, je me suis habitué.
Venons-en au dîner, au restaurant "Franciscan Crab", un truc délirant en forme de paquebot, qui peut contenir autant de clients qu’un ferry et qui fait autant de bruit. Même côte  à côte, il est impossible de dialoguer si ce n’est à rugir. Mais le crabe est délicieux. On s’en pourlèche les babines et on n’a que faire de bavarder. Je suppose d’ailleurs qu’on ne vient pas là pour papoter. Quoique…
Au retour, miracle, le car est là !
On pourra se coucher sans trop de peine.   



dimanche 21 septembre 2014

La moto au garage

Journée libre. Il ne pourra rien se passer de désagréable. Journée de repos, alors que demain, nous retournons à S.F. pour la fin du voyage avec une autre journée de repos. C'est complètement absurde. Pourquoi donc ne pas l'avoir fait plus tôt ? Décidément, je ne comprends vraiment rien à rien à l'organisation de ce périple. D'autant que le lac Tahoe, c'est pas mal, mais c'est absolument incomparable  aux sites exceptionnels que nous venons de voir. J'aurai apprécié rester plus longtemps du côté des grands parcs plutôt que dans des villes qui ne présentent d'intérêt que pour les boulimiques de la société de consommation. Déplorable.

Quoi qu'il en soit, nous décidons de faire de la marche, ce qui nous limitera donc à rester dans la ville de South Lake Tahoe. Ce n’est pas pour déplaire à Aimcy qui n’a pas « magasiné » depuis un bon bout de temps. Nous commençons donc par Main Street, qui n’est rien d’autre que la highway 50 urbanisée. Après quelques achats et un expresso (enfin !) nous descendons vers le port de plaisance. 
Il est possible d’y louer des petits hors-bord. Ce serait sympa d’aller pique-niquer au cœur d’Esmerald Bay, une curiosité du lac. Mais je sais déjà la réponse de ma douce. Esmerald Bay est une anse presque fermée dont la couleur de l'eau est, dit-on, très claire. Je suppose qu'aujourd'hui, elle doit être ceinturée de résidences. Le siècle dernier, cela devait être assez sympa. Le voici en 1899.

En tournant les talons, nous rencontrons Mark Twain. Il a vécu dans les environs pendant quelques temps en 1861. Il a même écrit que Tahoe était "la plus belle image que la terre puisse offrir". Malgré tout le respect que je lui porte, je ne suis pas d'accord avec cette affirmation quelque peu péremptoire.

Le lac est certes entouré de belles forêts mais ne possède pas  cet extraordinaire irréalité de Crater Lake et, comme le disait le journal le Monde il y a quelques temps d’une "myriade d'hôtels pompeux et de complexes hôteliers faussement chics". Un jugement à l’emporte-pièce car parallèlement à l’industrie du tourisme et des sports nautiques, une sensibilisation efficace à la préservation des lieux semble permettre la sauvegarde des lieux. La couleur particulière d’un bleu d’azur du lac est dûe à l'air très clair régnant à cette altitude et à l'eau du lac d’une pureté telle que le ciel s’y reflète. L'eau est d’ailleurs si claire que le fond du lac est visible jusqu'à 30 mètres de profondeur. J’avais noté sur mon carnet la recommandation de l’article du Monde précédemment cité : "Dans ue petite maison, (le Chambers Landing) le plus ancien bar du coin, on ne vient pas pour la nourriture, assez standard, mais pour l'ambiance. Pendant la haute saison estivale, les fins de journée ont des airs de spring break, tout en gardant une atmosphère familiale. Il faut goûter au Chambers Punch, cocktail mythique du lac, pour se fondre dans la masse."
Il est à Tahoma, sur la rive ouest, au nord de Meeks Bay, sur la route de Tahoe city. Au delà, en continuant sur 2,5 miles vers le nord, il y a une célèbre bâtisse, la "Fleur du Lac", que Coppola rendit célèbre dans le deuxième épisode du "Parrain", tourné en 1974. Cette incarnation du luxe rustique américain, ne se visite pas et avait été érigée par l'industriel Henry John Kaiser, le créateur de la Jeep. Mais pour cela, il faut prendre la moto et j’avoue que je n’en ai plus guère envie. Si encore la 207 n’avait pas été fermée, alors oui, je l’aurai prise et nous aurions fait le tour du lac en finissant à Genoa, une « Ghost Town » réhabilitée et restaurée. On peut y voir encore une gare, une prison, un bureau de poste. L’implantation d’un poste de traite est à son origine. Il date de 1851. Les pionniers s’y arrêtaient fréquemment afin de s’y reposer avant de franchir la Sierra Nevada sur la route de Californie. La curiosité locale est son saloon que porte aujourd’hui le nom de "Old Gênoa Bar". Il est le plus ancien encore en activité de l'État du Nevada.  Lorsque, hier soir, nous sommes passés devant, les clients nous avaient salués en levant des pintes de bière. Nous nous sommes renseignés au syndicat d’initiative local. Pas d’autre route que la 207. Ce sera peut-être pour une autre fois…

Après un déjeuner en terrasse, nous rentrons tranquillement à l’hôtel pour une petite sieste et une séance de travail au blog.

Ironie de l’histoire, je commence à en parler alors que le voyage californien se termine.


vendredi 19 septembre 2014

Toujours aussi grandiose


L’année dernière nous avions abordé Yosemite par Mariposa. Nous l’avions d’ailleurs quitté par la même route car le feu ravageait le nord du parc. Cette année, nous l’abordons par le sud-est et Oakhurst, dont j’ai déjà parlé dans le blog que je tenais l’année dernière, mais où nous n’étions pas allés, s’arrêtant en cours de route à Wanona pour y contempler d’autres séquoias. Cette année nous parcourrons donc toute la route de George "Alfred" F. Monroe.

Le plaisir est intense. L’année passée, nous l’avions sillonné essentiellement en voiture afin d’être avec Chris et Jean-phi. La moto était restée à l’hôtel. C’est donc une véritable découverte et des plaisirs nouveaux. Comme je connais un peu la route, quelques compagnons me suivent au cœur de ce joyau.

Nous nous  arrêtons au point de vue qui domine la chute Bridalveil, cette année à sec. De là, on a un magnifique aperçu de la large vallée que cernent des massifs montagneux vertigineux d'une remarquable beauté.

Arrivés auprès de la Merced, force est de constater que la sécheresse sévit ici également. La magnifique rivière de l’année passée n’est plus qu’un souvenir.

Les chutes d’eaux près du Centre des Visiteurs, les plus hautes des États-Unis ont également disparues. Nous faisons malgré tout le tour de la vallée. Puis revenons vers l’hôtel Ahwahnee où je propose un arrêt.

Après avoir retrouvé le groupe (au parking du centre des visiteurs !) nous reprenons la route par la Big Oak Flat Road pour atteindre la mythique Tioga pass et son point culminant à 3031m d’altitude.

Considérée comme l’une des plus belle route des USA, elle n’a pas usurpée sa réputation. Chaque virage, chaque sommet, chaque détour, proposent de nouvelles révélations visuelles  époustouflantes. Je regrette amèrement que Chris et jean-Phi n’eurent l’occasion de la faire l’année dernière.

Allez suffit les bavardages, place aux photos.



Il est bien évidemment tard, lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner au Whoa Nellie Delie situé au pied du Lac Mono.

Puis, nous redescendons sur Mono Lake et continuons sur le nord. Nous passons rapidement par BridgePort. Le paysage a bien changé. Les arbres ont laissé la place à une prairie rase parsemée de quelques rares arbustes. Petit arrêt, au bord de la route près du lac Topaz. On ne s’attarde pas. Habituel retard… On ne sait pas encore ce qui nous attend…

Il faut aborder le Lake Tahoe par la route du sud, la 89. Mais, bien évidemment, elle serpente dans un paysage de forêts et de lacs. La 88, qui passe à l’est est droite et donc plus rapide. On a le choix. Mais vu l’heure, la raison l’emporte et la fatigue accumulée l’emportent. On emprunte la 88 ! Erreur funeste ! En effet, pour rejoindre le splendide lac ceinturé par les montagnes, il faut bifurquer sur la 207, qui s’avère… être fermée pour travaux !!!!!!!
Quand on porte la poisse… Décidément, pas une seule journée sans désillusion. Seule, l’extraordinaire beauté des paysages traversés sauvera - et de quelle façon - ce voyage.

Arrivé à l’hôtel, je craque devant l’incompétence de la réceptionniste qui nous fait attendre plus d'une ½ heure avant de nous délivrer nos chambres.
Danielle Steel ne faisant pas partie de mes références littéraires, je ne ferai pas de commentaire sur les lieux. Nous verrons cela demain puisque nous resterons ici toute la journée. Le côté "chic" de l'endroit justifiant sans doute aux yeux des organisateurs une prolongation de notre villégiature.   

Une "bourde" magnifique

La matinée s’annonce, comme d’habitude, des plus belles et ensoleillées. Quittant Bakersfield, on traverse Porterville, puis Strathmore, mais surtout des champs envahis par des puits de pétrole qui se balancent en cadence. Ils sont si proches les uns des autres que l’on peut se demander si chacun a tout simplement dû y poser le sien.

A Lindsay, on quitte la 65 pour la 204, toujours et encore vers le nord, laissant Exeter sur la gauche avant de bifurquer sur la droite sur la 198. On a du mal à imaginer que l’on se dirige vers une forêt millénaire dominée par des géants. Lorsque la terre sèche cède la place à de la végétation, il ne s’agit alors que d’arbustes. Tout ici est planté d’agrumes. D’ailleurs, on arrive à Lemon Cove. C’est tout dire. Pendant la grande dépression, de nombreux migrants trouvaient un emploi dans ces plantations.

On longe le lac Kaweah avant d’atteindre Three Rivers.

Arrêt près d’une enseigne Subway afin que chacun puisse s’acheter un sandwich pour midi. 

La route serpente depuis que nous longeons la vallée de la Kaweah. Prélude à des virages bien plus serrés lorsque nous pénétrons dans le Séquoia National Park.

Ce parc est le plus ancien des parcs nationaux après celui de Yellowstone. Sa création a permis de sauver les derniers exemplaires d’une espèce qui couvrait alors toute la terre.
Au 19siècle, le nombre d’arbres abattus et débités en planches est absolument inimaginable. La conquête de l’ouest n’aurait jamais été possible sans eux. Toutes les villes ont été construites en bois. Les voies des chemins de fer, les bateaux, les ponts, les étais, les clôtures et que sais-je encore. On parle assurément du massacre de bisons. On oublie trop souvent cet autre génocide, qui d’ailleurs perdure encore aujourd’hui, plus haut vers le nord.

A l’entrée du parc, notre petit groupe s’égaille en fonction des affinités de chacun. Nous pique-niquons près de la rivière, à l’ombre d’un grand arbre.

De là, nous montons à l’assaut du mont Whitney en direction de la star du parc, le Général Sherman, un séquoia, vieux de 4 000 ans, s'élevant à plus de 80 m de hauteur. Nous ne sommes bien évidemment pas les seuls. La taille des "visiteurs" donne une idée de sa taille.

L’autre majesté, le « Tunnel log », nécessite de prendre une petite route, la Crescent Meadow Road, qui nous  entrainerait inévitablement dans un périple incompatible avec notre timing. Dommage. Juste une image récupérée sur Internet pour expliquer qu’étant tombés sur la route, puis creusés pour laisser l’accès, nombre de véhicules viennent se confronter à cette improbable rencontre.

Si le début de la route à  flanc de montagne était splendide, avec des points de vues extraordinaires sur les vallées, maintenant nous roulons très lentement sur un bitume qui part en lambeaux, cédant sous les gravillons et le sable. Mais l'environnement de la forêt profonde, gigantesques séquoias et pins rouges, est tout aussi magnifique. Lors d'un arrêt, nos jeunes compagnons d'échappée voient un ours. Ils étaient devant nous. Peut-être que notre arrivée en moto l'a fait fuir.

Après nous être tous retrouvés au "Visitors Center", nous reprenons la route vers une vallée absolument extraordinaire. Sauf que nous nous sommes – une fois de plus – plantés. Au lieu de prendre à gauche, la sortie du parc, nous avons pris à droite vers Kings Canyon Park.

Une merveille, peu connue, car cette route est un cul de sac où bien peu s’engage évidemment. Sauf nous ! Et comme de bien entendu, personne ne s’en rend compte. Notre soirée sera dès lors, et comme d’habitude, engagée dans une nouvelle course poursuite contre la montre, car, cette petite bourde nous coûtera plus d’une heure aller-retour. Cette fois-ci, je ne la ramène pas car je me suis régalé.

De toute façon, d’autres s’en chargent. Seul ennui, la descente vers Woodlake, construite sur les berges de Bravo lake, se fait dans la pénombre. Nous arrivons à Fresno de nuit. Pas grave, il parait que c’est l’une des villes les plus débiles des USA selon le site Web d'information américain « The Daily Beast ». Fresno que l’on quitte en passant près de Pinedale, un camp de rassemblement de plusieurs milliers de citoyens américains d’origine japonaise en 1942.

La route franchit « Picayune Rancheria » la réserve indienne des Chukchansi. Nous n’en verrons rien. Puis, enfin, notre destination Oakhurst.
L’origine de la ville est le "Sierra Sky Ranch Resort" niché entre de hauts bosquets de chênes et de pins. A l’origine le Ranch Sierra fut la première ferme d'élevage de la région. Elle devint en 1898, le plus grand ranch de bétail en Californie. Cependant, dans les années 1930, le ranch fut vendu et transformé en sanatorium puis l’armée y fit un hopital pour les nombreux blessés et malades de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, il sert de lieux de résidence des nombreux visiteurs du parc national de Yosemite malgré – ou pour - une réputation sulfureuse : il serait  hanté par quatre esprits ; celui d’un vieux cow-boy qui s'est suicidé au ranch, deux enfants qui sont morts au sanatorium de tuberculose ainsi qu’une infirmière. De nombreux événements étranges ont été rapportés à son propos, comme cette odeur de vieux parfum, un piano qui joue seul, de soudaines brumes qui se mettent à flotter dans l'air, sans aucune raison. Il est tard. Nous sommes une fois de plus épuisés. Nous n’avons donc que faire de ces bagatelles. Un apéritif, offert pour se faire pardonner l’erreur de parcours, sera toutefois le bienvenu.